Le Rising Dawn et le Groenland

Le Rising Dawn, un trois-mâts goélette de 516 tonnes construit à Pleasant Cove, en Nouvelle-Écosse, naviguait dans l’Atlantique en faisant escale dans des ports de la côte Est de l’Amérique, de l’Angleterre, du Pays de Galles et d’Irlande. Il était commandé par le capitaine William Dodge Robertson (1840-1904), de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse.

Le 2 juin 1866, le Rising Dawn, avec à son bord le capitaine Robertson et sa femme Sarah W. Robertson, prend la mer à Boston, au Massachusetts pour se rendre à Ivittuut, au Groenland, où ils doivent embarquer un chargement de cryolite. En juillet, le navire et son équipage voguent sur les eaux traîtresses de l’Atlantique Nord. Pris dans les glaces, le navire finit par être broyé et coule au bout de six semaines, le 12 août 1866. Tout l’équipage parvient à échapper au naufrage dans trois petites embarcations. Le groupe du capitaine poursuit sa route dans un grand canot. Le capitaine lui-même prend un aviron tandis que Mme Robertson « prend la barre et gouverne le bateau, le dirigeant avec vaillance et insufflant son courage à tous » (Lawson, p. 238). Le petit groupe rame pendant soixante milles avant d’arriver à Uummannaq, une île désolée au large de la côte ouest du Groenland.

La troupe s’abrite pendant deux jours à Uummannaq, puis se met en route pour sa destination d’origine, Ivittuut, petite ville minière danoise du sud-ouest du Groenland. En chemin, elle rencontre un camp inuit. Pendant leur séjour parmi ces Inuits, Mme Robertson fait l’acquisition d’un petit kayak en bois. Fabriqué par l’un des Inuits, il est offert en cadeau à la femme du capitaine. La famille Robertson le conservera pendant plus d’un siècle.

Les Robertson ne renoncent pas à leur objectif de parvenir à Ivittuut et quittent rapidement le camp inuit en compagnie d’un guide qui doit les diriger pendant tout le reste de leur voyage. Une fois arrivés à destination, le capitaine et Sarah Robertson y passent huit jours, puis quittent le Groenland, partant en bateau pour Philadelphie, en Pennsylvanie, où prend fin leur aventure dans le Nord.

C’est par le mariage de la fille du capitaine William Robertson et de Sarah Robertson, Annie Dodge Robertson, avec Walter Rankine de Saint John que s’établissent les liens de la famille avec le Nouveau-Brunswick. Le fils du couple, Andrew Dodge Rankine, a fait don au Musée du Nouveau-Brunswick de certains de ses artéfacts provenant de la période de son engagement dans la Première Guerre mondiale. Il avait manifestement le sentiment que le musée était le meilleur endroit pour immortaliser l’aventureuse carrière maritime de son grand-père.

BIBLIOGRAPHIE

Lawson, J. Murray, éd. Record of the Shipping of Yarmouth, N.S., Yarmouth, N.-É., 1876.

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