La collection des moulages

Les moulages exposés font partie d’une collection de près de 400 pièces découvertes il y a quelques années dans le cadre du processus d’amélioration constante de l’entreposage de la collection permanente. Ils ne portaient aucun numéro d’acquisition et ne pouvaient donc pas être associés facilement aux dossiers du musée. Parmi les 376 moulages, on a pu dégager deux ensembles de style semblable (l’un de 167 moulages, l’autre de 122) et ayant manifestement été collés au même tissu par le passé. Les moulages restants (87) sont différents et de styles divers.

Ces différences semblent indiquer des sources différentes, dont au moins deux sont possibles. Il se peut que le plus petit ensemble corresponde à la donation d’un « coffret de médaillons en plâtre » faite en 1895 par Fanny Dorothy Snider MacLaren (1854-1921), la femme de John Smith MacLaren, qui avait, à Saint John, la réputation d’une numismate avertie. Les autres groupes plus homogènes correspondent probablement à la donation faite au Mechanics’ Institute que mentionne ainsi le New Brunswick Courier (20 mai 1843, p. 1) : « Moulages de plâtre de Paris venant de Lady Colebrooke ». C’est dans cette dernière donation présumée que les moulages du Grand tour ont été choisis.

S’il n’existe aucune preuve que Lady Colebrooke ait elle-même effectué le Grand tour, il n’en reste pas moins qu’elle vivait à une époque où ce voyage était en vogue chez les jeunes gens de sa classe sociale et il faut envisager la possibilité que ces artéfacts aient été collectionnés par une personne de son entourage.

Emma Sophia Colebrooke (vers 1802-1851) était la fille du lieutenant-colonel Robert Colebrooke, arpenteur en chef du Bengale. En 1820, elle épouse son cousin, William MacBean George Colebrooke (1787-1870), fils d’un officier. William (qui deviendra Sir William) sert comme lieutenant dans l’Artillerie royale qui est stationnée à Ceylan, en Inde, à Java et à Sumatra. Après leur mariage, Colebrooke part en service dans le golfe Persique, en Afrique du Sud, à Maurice, à Ceylan et aux Bahamas, avant d’être nommé lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick en 1841. En 1848, il fait un passage éclair dans un poste en Guyane britannique, puis part pour la Barbade dont il est gouverneur de 1848 à 1856. C’est en 1851, donc pendant leur séjour à la Barbade, qu’Emma Sophia décède. La notice nécrologique parue le 21 avril 1851 dans le Barbados Globe la décrit comme « l’aimable, élégante, accueillante, généreuse, croyante et bienveillante Lady Colebrooke…, un modèle de mère et d’épouse et une bienfaitrice plus que bonne et généreuse pour les pauvres et les indigents. »

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Le Grand Tour d’Italie