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Oliver Goldsmith
Oliver Goldsmith est né le 6 juillet 1794 à St. Andrews, au Nouveau-Brunswick. Il est le fils des Loyalistes Henry et Mary (Mason) Goldsmith. Il est aussi le petit- neveu et l’homonyme du célèbre auteur anglo-irlandais Oliver Goldsmith (vers 1730-1774), qui a écrit Le Vicaire de Wakefield (1766), Le village abandonné (1770) et Elle s’abaisse pour vaincre (1773). Henry Goldsmith était un civil employé par l’intendance de l’Armée britannique à Halifax, où il trouve par la suite du travail pour son fils. En 1810, le jeune Oliver Goldsmith est déjà passé par de nombreux emplois avant de commencer sa carrière dans la fonction publique britannique.
En 1818, après un voyage pénible d’Angleterre à Halifax en passant par les États-Unis, au cours duquel il manque perdre la vie dans un naufrage au large de la côte du Maine, Goldsmith est nommé à l’intendance d’Halifax, poste qu’il conservera pendant 23 ans. Il se consacre alors à son travail, parfait ses connaissances, s’adonne au théâtre amateur et à la poésie. S’inspirant du célèbre poème de son grand-oncle Le village abandonné, il écrit The Rising Village, pour lequel il connaît le succès en tant que premier poète canadien- anglais dont la réputation dépasse les frontières locales. Le poème est d’abord publié à Londres en 1825. Une seconde édition sort en 1834, publiée par John McMillan de Saint John, au Nouveau-Brunswick. Écrit en contrepoint littéraire du mélancolique Village abandonné, le Rising Village commémore les débuts difficiles et les progrès des Loyalistes dans leur nouvelle patrie. Ces expériences, Goldsmith les connaissait bien, car ses parents les avaient vécues à St. Andrews, au Nouveau-Brunswick.
En 1833, Goldsmith est transféré à Saint John. Il s’immerge alors dans ce qu’il appelle l’« agréable société » de la ville et se fait de nombreux amis, en particulier du fait de son adhésion active au Mechanics’ Institute et à l’Albion Masonic Lodge. En 1844, il reçoit de l’avancement ainsi que l’ordre d’occuper un poste à Hong Kong, base navale et toute nouvelle colonie britannique. Le 23 avril, un comité d’éminents citoyens lui adresse une lettre officielle dans laquelle ils expriment leur profond regret d’avoir à « dire adieu à un citoyen estimé et respecté et un ami précieux de longue date » (Autobiography, p. 56). D’autres groupes dont Goldsmith a fait partie lui rendent aussi hommage et lui font leurs adieux. Ces marques de sympathie à l’occasion du départ de Goldsmith atteignent leur paroxysme avec un débordement de bons vœux de la part de la communauté au moment de son départ.
Goldsmith arrive à Hong Kong le 3 septembre 1844 et commence à travailler le lendemain. Au bout de deux ans, il envoie un colis de curiosités chinoises à ses vieux amis du Mechanics’ Institute de Saint John. Ces derniers accueillent la donation avec joie et l’exposent immédiatement. Une annonce parue dans le Courier du 25 juillet 1846 en donne le détail ainsi que les excuses du donateur quant à son emploi de termes occidentaux. Il s’agit d’une boussole, d’une table conçue pour compter l’argent chinois, d’un pèse-monnaie, de deux ensembles de baguettes, de deux rasoirs, d’un miroir, d’un parapluie, d’une paire de chaussures d’homme pour le temps sec, d’une paire pour la pluie, d’une paire de souliers de femme, de deux tables de calcul, d’une règle de un pied, de trois ensembles de balances avec leurs poids et d’une collection d’instruments de musique (une flûte, deux trompettes, une paire de castagnettes, six guitares, un tympanon). Dans les années qui suivent 1846, la plupart de ces artéfacts perdent aussi leur identité, mais de récentes recherches ont permis de faire la lumière sur nombre d’entre eux.
Après quatre années d’un travail exténuant dans la chaleur de Hong Kong, Goldsmith succombe à l’épuisement et aux conséquences d’une insolation subie durant l’été 1847. Déprimé, abattu, il est obligé d’abandonner son poste et de repartir pour l’Angleterre, presque 30 ans après avoir reçu son affectation pour Halifax en 1818.
Avant sa retraite en 1855, Goldsmith sert à Terre-Neuve et à Corfou et finit par occuper le poste de commissaire général adjoint à l’intendance. À Saint John, ses amis continuent à suivre sa carrière. Tant son affectation à Corfou que la dégradation de son état de santé due au « travail ardu et aux responsabilités liées à son travail à l’Intendance à Corfou » sont mentionnées dans le Courier, et lorsque la nouvelle de son décès survenu le 23 juin 1861 leur parvient, ses frères de l’Albion Lodge organisent une « tenue funèbre », cérémonie rare à Saint John. Ainsi, les liens de l’amitié se sont avérés aussi durables que ce qui a marqué le reste de la vie mémorable d’Oliver Goldsmith : sa poésie, son autobiographie et les artéfacts chinois qu’il a légués au Musée du Nouveau-Brunswick.