Exploration culturelle À l'instar d'autres villes nord-américaines, Saint John et son paysage sont d'abord représentés à la fin du XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle par des artistes de l'armée et de la marine en garnison ou en service dans la région. À la croissance de la ville s'allie le besoin grandissant de représenter fidèlement ses citoyens. Les peintres itinérants ne se font pas prier pour exécuter des portraits et des silhouettes de petit format de mécènes assez fortunés pour les commander. Tandis que l'économie de la province se renforce, les artistes y demeurent plus longtemps; vers la fin des années 1820 et le début des années 1830, les arts commencent à s'épanouir. Dans l'ensemble, la production artistique gagne en importance, tant sur le plan de la quantité que de la variété des sujets. Les portraits grandeur nature, les paysages urbains, les perspectives pittoresques et les scènes de la vie quotidienne commencent à se multiplier.
Au milieu du XIXe siècle, de nouvelles technologies révolutionnent tant la production que la dissémination des images. La photographie et les techniques de reproduction par impression signifient que les images peuvent être distribuées à large échelle et que la population en profitera. Les représentations de Saint John exécutées par des artistes du coin ou en visite se font de plus en plus nombreuses. La présence dans la ville d'artistes résidents à temps plein donne naissance, au milieu des années 1850, à une association d'artistes amateurs et, en 1879, au Saint John Art Club. Dans les années 1880 et au début de la décennie suivante, deux écoles des beaux-arts profitent d'une sensibilisation accrue au rôle de l'art dans la société et encouragent la poursuite d'une carrière artistique comme une vocation acceptable.
Au début du XXe siècle, dans le cadre de son mandat, un nouveau Saint John Art Club, issu de la section de Saint John de la Women's Art Association of Canada, loue des studios aux artistes et donne des leçons aux enfants et aux adultes à divers endroits de la ville. De nombreux groupes communautaires et des sociétés y organisent fréquemment des conférences sur les arts et des expositions, qui appuient et augmentent la sensibilisation culturelle. La génération suivante d'artistes, qui suit ses premiers cours d'art auprès de professeurs locaux, ira parfaire sa formation aux États-Unis et en Europe. Cette expansion des influences, des idées et des connaissances vient compléter la solide fondation mise en place par la génération précédente et permet au milieu artistique de la province de suivre les nouveaux courants.
Dans les années 1930, une nouvelle génération d'artistes de Saint John fait germer de nouvelles tendances. Penseurs indépendants et convaincus de leur capacité à faire fleurir un art digne de ce nom, les artistes locaux manifestent une créativité foisonnante qui donne lieu à ce qui est aujourd'hui considéré comme la période la plus dynamique dans l'histoire de l'art au Nouveau-Brunswick.
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