À la recherche de Petit Tonnerre
écouter le conteraconté par Gwen Bear (.wav, 1.6 mb)
Koluskap, qui n’a pas vu son frère Mikumwesu depuis fort longtemps, décide de lui rendre visite. En chemin, il capture quatre ours. Lorsqu’il arrive au camp de son frère, il ne voit aucune trace de ce dernier, mais il remarque que le wigwam est occupé. Koluskap laisse les ours près du Wolastoq et remonte au camp où il trouve la femme de Mikumwesu allongée à même le sol. Marmotte demande à sa petite-fille de se lever pour recevoir son beau-frère; Koluskap serre la main de la vieille femme et de sa petite-fille. « Pourquoi êtes-vous tristes? » demande Koluskap. Marmotte, en pleurs, raconte toute l’histoire de la disparition du bébé, Petit Tonnerre, comment le Chef et les autres filles se sont moqués de sa petite-fille parce que Mikumwesu l’a quittée et comment l’anxiété rend la jeune femme malade. Cette histoire met Koluskap dans une rage folle et il veut détruire toute la tribu d’un seul coup de tonnerre. Lorsqu’il demande quand elles attendent le retour de Mikumwesu, Koluskap apprend qu’il est improbable que son frère revienne un jour. Il décide de partir lui-même à la recherche du petit garçon.
Koluskap appelle Tonnerre qui descend, se met à parler et reconnaît que c’est lui qui a enlevé le fils de Mikumwesu. « J’ai pris le bébé pour punir la femme désobéissante, explique Tonnerre. Si elle séjourne sur le sommet de la montagne pendant sept jours et qu’elle embrasse tout le monde pendant sept jours, elle recouvrera sa beauté et son fils lui sera rendu. » Tonnerre s’en va et Koluskap demande à Marmotte de descendre jusqu’au Wolastoq et de récupérer les quatre ours qu’il a laissés là-bas.
Marmotte étant occupée, Koluskap se rend au wigwam pour parler avec Petite-fille. Il demande à la femme de son frère de se lever et lui dit de ne pas avoir honte. Une fois qu’elle est debout, Koluskap est surpris par son apparence et ne peut croire qu’il a devant lui la belle femme que son frère a épousée. Lorsqu’il lui demande une preuve, elle sort un berceau où il reconnaît dans le serre-tête la ceinture de Mikumwesu. Convaincu qu’il s’agit bien de la femme de son frère, Koluskap lui fait part des instructions de Tonnerre pour qu’elle retrouve son fils et ajoute : « Prends cette peau d’ours blanc pour t’y coucher. Chaque fois que tu entendras un coup de tonnerre, frappe cette pierre à feu. Si tu survis pendant quatre jours, je viendrai te secourir. »
La vieille femme revient de la rivière avec son fardeau, chantant en dépouillant les ours. Le Chef, surpris, se demande pourquoi elle est aussi joyeuse. Il envoie sa Palourde pour savoir pourquoi Marmotte chante. La Palourde va se cacher près du wigwam. Elle retourne ensuite près de son père, le Chef, et lui dit : « Ce n’est pas étonnant qu’elle chante, elle est en train de dépouiller des ours. » Surpris, le Chef se demande comment la vieille femme s’est procuré les ours. « J’ai entendu une voix, continue la Palourde. On aurait bien dit celle de Koluskap. » Cette nouvelle ne réjouit pas le Chef qui imagine un plan pour l’emporter sur Koluskap.
Pendant ce temps, Koluskap attache Petite-fille dans sa blague à tabac qu’il envoie sur une flèche qui atteint la montagne. Petite-fille prend la peau d’ours, l’étend par terre, s’y assoit et regarde autour d’elle. Il y a des nuages noirs partout et le tonnerre se fait entendre au loin.
Au camp de Marmotte, le frère de la petite-fille de la vieille femme revient après une longue absence et veut voir sa sœur. Koluskap raconte toute l’histoire au jeune homme. « C’est la faute du vieux Chef, déclare Marmotte, amère. Depuis le mariage de ta sœur avec Mikumwesu, ils complotent pour lui causer du tort ainsi qu’à son fils, car ils sont jaloux. » Cette nouvelle enrage le frère de Petite-fille, qui jure d’anéantir le Chef et sa parenté; deux pierres sortent alors de ses joues. « Tes paroles sont dures, remarque Koluskap. Tu es un homme de pierre. Est-ce que tu vas mettre tes menaces à exécution? » Le jeune homme répond que oui, car il a passé beaucoup de temps avec les gens du Tonnerre et il connaît leurs pouvoirs. Toutefois, il consent à accompagner Koluskap jusqu’à la montagne pour voir sa sœur.
Koluskap tire une autre flèche vers le sommet de la montagne; le petit-fils de Marmotte l’attrape au vol et se laisse porter jusqu’à la montagne. À la vue de sa sœur, le jeune homme est encore plus en colère. « Je vais montrer aux gens ce qu’un Tonnerre peut faire », déclare-t-il, furieux, en sautant lourdement à terre; la foudre tombe au moment où ils partent. Il pousse un cri, la foudre frappe la montagne et déchire la terre tout autour d’elle. Koluskap s’émerveille de ce pouvoir et conclut que le frère de Petite-fille est bien le Chef des gens du Tonnerre.
Le Chef est ébranlé par l’explosion, mais il est persuadé que la femme de Mikumwesu a été tuée lors de la destruction de la montagne. Il envoie sans plus tarder sa Palourde au camp de Marmotte pour qu’elle espionne. La Palourde lui rapporte qu’elle a entendu la voix d’un autre homme. Elle pense qu’il s’agit du frère de Petite-fille, celui du clan des gens du Tonnerre. Cette nouvelle contrarie grandement le Chef qui commence à avoir peur, car son propre pouvoir se trouve diminué.
Koluskap se plaint que Tonnerre, le petit-fils de Marmotte, a anéanti le vieux Chef et son peuple. Il aurait voulu que leur pouvoir soit réduit au point qu’ils deviennent des gens comme tout le monde. Il explique aussi que le pouvoir devrait être utilisé autant pour construire que pour détruire. Pour montrer son propre pouvoir, Koluskap remet la montagne à sa place et dépose un lac à son sommet. « Jamais plus Tonnerre ne détruira des montagnes, proclame-t-il. Tonnerre n’aura que le pouvoir de détruire les serpents qui se trouvent sous terre. »