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Maurice Sacobie : Mon père me racontait beaucoup d’histoires sur les endroits où on habitait. Là je parle d’avant que je sois né, mais il habitait là où il y a l’église, tu vois où c’est? Bref, il devait aller au magasin tous les soirs, je pense pour aller chercher quelque chose pour sa mère, et il disait qu’il y allait à pied à chaque fois. Et tous les soirs, quand il revenait, il disait qu’il y avait quelqu’un qui le suivait. Mais il voyait personne, il faisait noir, alors il s’arrêtait même pas, il continuait son chemin. Alors, un autre soir, là-haut, il y avait comme une brèche dans la clôture. Il y avait quelque chose qui n’arrêtait pas de courir, à chaque fois qu’il passait, il y avait quelque chose qui allait et venait en courant. On aurait dit un cheval, il disait que cette chose était derrière lui chaque soir qu’il allait au magasin. Il disait : « Il y avait un petit ravin là-bas, quand j’y arrivais, je voyais la maison, et à ce moment-là je commençais à accélérer le pas pour semer cette chose qui me suivait ». Dès qu’il allait dans le vieux ravin, la chose disparaissait. Quand il arrivait à la maison et qu’il voyait les lumières, enfin, les lampes, il se mettait à courir, là où commençait le ravin. Il disait qu’à partir de ce moment-là, il n’a plus vu la chose un soir sur deux, mais bon, à chaque fois qu’il allait au magasin, il y avait quelqu’un… un feu follet ou autre chose.